Dans un texte paru le 2 février 2024, journée de la vie consacrée, les Supérieurs religieux du Cameroun adresse un message à toutes les personnes consacrées vivant au Cameroun et ailleurs. La vie consacrée est une vie donnée pour aimer le Christ encore plus et l'annoncer au monde. Les religieux et religieuses sont des disciples du Christ. Cela implique que les consacrées se mettent résolument à la suite du Christ par l'imitation. Il faut donc apprendre à penser et à agir comme lui, dans une relation intime avec lui, nourrie par une vie de prière.
Ce faisant, malgré les difficultés et les défis rencontrés, les personnes consacrées sont en mesure de refléter le Christ au monde. Ils sont dans le monde sans être du monde. Cependant, humains et fragiles que nous sommes, certains défis peuvent nous amener à nous éloigner des exercices essentiels comme la prière. Les Supérieurs Majeurs du Cameroun dans leur message du 2 février attire l’attention de tous les consacres sur trois principaux défis.
1. La vie consacrée face au défi de l'Activisme
Dans l'activisme, on est toujours trop occupé, on a toujours trop à faire. Les personnes consacrées ne sont à l'abri de ce réel challenge. Les religieux et religieuses sont parfois très actifs dans la société. Au Cameroun comme ailleurs, les personnes consacrées vont à l’école ou travaillent dans des écoles. D’autres exercent dans des hôpitaux et autres œuvres à caractère social. Il peut arriver qu’on se laisse absorber par ces œuvres au point d'oublier l'essentiel.
On n'aura plus de temps pour la prière en communauté, on aura plus de temps pour fraterniser. C'est le relativisme. Cela cause parfois une acedie qui entraîne une crise d'identité. Car le religieux néglige la prière par exemple qui est un constituant essentiel de sa consécration. Un autre défi causant le même relativisme dans la vie consacrée au Cameroun est l'addiction aux réseaux sociaux.
2. La vie consacrée et l'addiction aux Réseaux Sociaux
Le monde se digitalise et se connecte de plus en plus. Les réseaux sociaux rendent leur contenu encore plus addictif par une hyper promotion du divertissement. Les vidéos courtes ou « shorts » augmentent le temps mi sur les différentes plateformes. Par conséquent on ne se rend presque pas compte qu'on est plus présent sur internet qu'en communauté religieuse.
Les jeunes consacrés du Cameroun consomment du contenu sur internet, d’une manière ou d’une autre. Cela prend souvent une telle ampleur au point de relativiser l’essentiel. On se parle moins en communauté religieuse car le smartphone vient remplacer la consœur ou le confrère. Et qui plus est, cela conduit souvent à trouver des raisons pour justifier le relativisme qui se crée face aux exercices spirituels qui sont des devoirs chez les personnes consacrées
3. Les personnes consacrées et l’influence de Nouveaux Courants de Spiritualité
Les nouveaux courants de spiritualité prennent de l'ampleur dans le monde. Ils attirent tant de monde et séduisent les personnes consacrées du Cameroun par des philosophies alléchantes. Influencés par ces philosophies de vie, les religieux et religieuses peuvent arriver à relativiser l'essentiel. Cela peut conduire à une difficulté dans la communauté de vie consacré. Puisque l’influence de ces courants est subtile, on peut se retrouver à voir des exercices spirituels importants comme subjectifs ou dépendant de la sensibilité de chacun. Or dans la vie religieuse, la prière et les autres exercices spirituels sont indiscutables.
Conclusion
Les trois défis susmentionnés constituent un challenge pour la vie communautaire et pour la prière dans la vie consacrée. Dans le monde d'aujourd'hui, garder allumée la flamme de la consécration religieuse est un défi permanent. Face à toutes ces influences qui conduisent au relativisme, les personnes consacrées doivent rester fermes et fidèles à leur engagement. Cela ne peut se faire que par l'assiduité à la prière. Elle nous permet de garder le contact avec le Christ qui est celui qui nous appelle à sa suite.
Source : Message pour la journée de la vie consacrée au Cameroun, Conférence Nationale des supérieurs majeurs du Cameroun https://www.omicameroun.org/post/communaut%C3%A9s-ethniques-dans-l-eglise-une-r%C3%A9alit%C3%A9-montante-dans-l-archidioc%C3%A8se-de-garoua-au-cameroun
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