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MESSAGE DE MGR JEAN MBARGA, ARCHEVÊQUE DE YAOUNDÉ À TOUS LES SUPÉRIEURS MAJEURS, A L’OCCASION DE LA 44eme ASSEMBLÉE DE LA CONFÉRENCE DES SUPÉRIEURS MAJEURS DU CAMEROUN.

Aujourd’hui, nous avons eu la joie de célébrer la messe d’ouverture de la grande assemblée annuelle des supérieurs majeurs du Cameroun. Le message que j’apporte à cette célébration c’est d’abord l’annonce de trois grands évènements dans l’archidiocèse de Yaoundé. Tout d’abord le quatre-vingtième anniversaire du décès de Mgr François Xavier Vogt, premier vicaire apostolique du Cameroun, ensuite le centenaire du petit séminaire d’Akono qui est l’Alma mater des vocations sacerdotales de ce pays et enfin, les 25 ans du décès de Mgr Jean Zoa, l’archevêque de Yaoundé qui nous a quittés.
Tous ces évènements méritent notre attention et surtout nos prières parce que nous vivons là l’histoire même de notre Eglise et aussi les signes de l’Esprit Saint qui travaille dans la fécondité de la mission au Cameroun. L’Evangile nous interpelle sur des aspects qui nous concernent et qui concernent la vie religieuse, surtout la gouvernance des supérieurs majeurs dans notre pays et dans le monde.
En réalité, qu’est-ce que nous dit Jésus ? Jésus nous dit de ne pas imiter les pharisiens qui, d’une manière ostentatoire, font valoir leur pouvoir, leur puissance, même si par ailleurs, ils ne respectent pas toujours la prédication qui est légitime mais qu’ils fondent eux-mêmes. En même temps, la première lecture nous a rappelé ce que le Seigneur attend de nous, plus de solidarité sociale envers les plus petits, les plus forts, les plus démunis, les veuves, les orphelins et aussi la vocation pour l’Eglise de défendre la justice.
Tout cela veut dire que dans l’Esprit Saint sur fond duquel nous plaçons cette célébration avec le « Veni creator » que nous avons chanté, nous pouvons retenir qu’être supérieur aujourd’hui c’est être à l’écoute de l’Esprit Saint et cela veut dire concrètement
• Dématérialiser la mission qui est confiée à ceux qui ont la responsabilité.
• Quitter le culte de l’avoir où dans une communauté donnée on domine les autres parce qu’on a la signature bancaire, on nourrit qui on veut et on fait maigrir qui on veut.
• Quitter le culte du pouvoir où on domine en faisant un rapport de dominé et dominant, de maître à esclave pour que notre vie communautaire soit démunie de toute cette hiérarchie qui ne favorise pas le climat de communion.
• Enfin, nous avons aussi dit qu’il faut éviter le culte du savoir où ceux qui ont fait des études se prévalent d’une certaine autorité et même d’une certaine primauté sur l’ensemble des autres.
Donc, ce qui compte dans une communauté c’est la sagesse et la sagesse vient de l’Esprit Saint. Et pour donner corps à cette dématérialisation des services qu’on rend au sein de l’Eglise, au sein des communautés, il faut prioriser en tout premier lieu ce que nous avons appelé le sens du service. Le Seigneur a dépolitisé la vie dans l’Eglise en imposant à chacun d’entre nous le sens du service.
Il faut pouvoir défendre les valeurs de l’amour, l’amour agape qui signifie j’aime au-delà de l’imperfection de mes consœurs, de mes confrères, je les aime malgré qu’ils sont pécheurs, je les aime comme le Christ nous a aimés alors que nous étions des pauvres pécheurs au-delà de ce pouvoir qui se manifeste par le risque que l’avoir dominé, l’être, il nous revient de faire valoir l’être qui est en chacun d’entre nous, aimer les autres tels qu’ils sont pas tels que nous voulons qu’ils soient.
Voilà autant de signes de l’Esprit Saint dans nos vies parce que là, une communion de vie est possible entre frères et sœurs d’une même communauté, d’une même congrégation, d’un même ordre. Car l’Esprit Saint est un Esprit de communion qui nous apprend d’abord à aimer l’être et non l’avoir, à aimer le service et non le pouvoir, à aimer la sagesse et non la science dominante. Que l’Esprit Saint irradie donc sur chacun des membres de cette grande assemblée et que tous, nous puissions continuer à être à son écoute, qu’il nous remplisse, comme lui-même dit dans le « Veni Creator », qu’il nous remplisse de son amour, de sa présence et que nous acceptions de croire en lui. Chaque acte que nous posons, chaque décision que nous prenons doit toujours être précédé par l’invocation à l’Esprit Saint qui est « Viens Seigneur, Viens Esprit de Dieu illuminer nos cœurs et nos esprits ».

Raphael BEYENE

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